Des centaines de soldats congolais dans une mission de maintien de la paix de l’ONU en République centrafricaine (RCA) sont confrontés à des allégations d’abus sexuel, de trafic d’essence et de discipline médiocre.
Le commandant de la force de maintien de la paix de l’ONU dans la RCA, le général Balla Keita, a appelé les soldats à être soit disciplinés par le Congo, soit face au départ, selon une note confidentielle qui a été divulguée mardi.
Il a averti le Congo de «s’engager à améliorer sans délai la norme de son unité», sinon «une décision devrait être prise pour rapatrier et remplacer le bataillon congolais».
Les soldats congolais en RCA ont déjà été accusés d’abus et d’exploitation sexuels, selon les documents de Human Rights Watch.
Un bataillon d’environ 800 soldats congolais a été envoyé à la RCA l’année dernière, mais 120 d’entre eux ont été rapatriés suite à des allégations similaires, qui concernaient au moins sept victimes, dont six étaient des enfants, selon un rapport de la force de l’ONU en RCA.
La porte-parole de la paix de l’ONU, Ismini Palla, a déclaré que la force de maintien de la paix en RCA a procédé à une évaluation du contingent congolais et a partagé les résultats avec le Congo.
“Le bataillon est notoire pour les mauvaises conduites de SEA (abus et exploitation sexuelles), le trafic d’essence et la discipline médiocre”, a écrit Keita dans le mémo, ajoutant qu’il avait envoyé “six lettres de reproches” au commandant du bataillon cette année.
“La situation s’est détériorée au point que le bataillon n’est plus crédible en raison d’un leadership médiocre, d’un manque de discipline et de déficiences opérationnelles”, a écrit Keita.
Les Nations Unies comptent 10 000 soldats et 2 000 personnes au service de la MINUSCA en République centrafricaine. Le pays a été en proie à des violences politiques mortelles depuis mars 2003, lorsque l’ancien chef d’état-major de l’armée, François-Bozize, a lancé un coup d’état et s’est déclaré président.
Depuis cette année, un groupe de milices fidèle à Bozize, connu sous le nom d’anti-Balaka, a tué et torturé des civils, des victimes mutilées et pillé les Nations Unies et d’autres installations diplomatiques dans les «opérations de nettoyage» contre les musulmans, selon un rapport de l’ONU Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme (HCR).
Le déversement de sang s’est détérioré en mars 2013, lorsque la coalition principalement musulmane des ex-rebelles de Seleka a renversé Bozize du pouvoir.
Lors d’une élection en 2016, l’ancien premier ministre Faustin-Archange Touadéra a remporté la présidence, mais les combats entre la milice ex-Seleka et les rebelles anti-Balaka, principalement chrétiens, continuent d’avoir des conséquences sur le pays.
Source:presstv